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Grève des contrôleurs aériens : retards en cascade dans les aéroports français

[Article publié le dimanche 19 novembre 2023 à 19h03 et mis à jour le lundi 20 novembre 2023 à 12h09] La grève des contrôleurs aériens provoque d’importants retards dans plusieurs aéroports français, voire des fermetures. Résultat, le mouvement social se répercute, par ricochet, en Europe ce lundi matin.

Dans le détail, les aéroports de Tarbes-Lourdes-Pyrénées (Hautes-Pyrénées, sud ouest) et de Pau-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques, sud ouest), ainsi que celui de Saint-Yan (Saône-et-Loire, est) sont privés de services de la circulation aérienne et ne fonctionnent donc pas, selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Le directeur de l’aéroport de Pau-Pyrénées, Jérôme Le Bris, a confirmé à l’AFP que le mouvement de grève nationale, « suivi par les contrôleurs de la tour de contrôle », avait conduit à « dérouter l’ensemble des vols » jusqu’à 20 heures.

D’autres installations de plus grande envergure subissent des retards importants au départ ou à l’arrivée, selon la même source. Les départs accusent en moyenne 95 minutes de retard à Toulouse-Blagnac, 77 à Lille-Lesquin, 64 à Marseille-Provence, 54 à Lyon-Saint-Exupéry, 46 à Bordeaux-Mérignac, 34 à Paris-Charles-de-Gaulle et 28 à Paris-Orly. Plusieurs syndicats entendent protester contre la récente adoption par le Parlement d’une proposition de loi visant à obliger les contrôleurs aériens à se déclarer individuellement grévistes ou non 48 heures à l’avance.

Ryanair appelle à protéger les survols

La DGAC avait par conséquent demandé aux compagnies aériennes de renoncer lundi à entre 20% et 25% de leur programme de vols à Orly, Toulouse, Bordeaux et Marseille. Elle avait aussi prévenu que l’activité de centres en route de la navigation aérienne (CRNA), qui gèrent les trajectoires des appareils survolant le territoire, serait affectée, forçant potentiellement des vols à contourner la France.

Air France a prévu d’assurer lundi « plus de 7 vols sur 10 de et vers Paris Orly, Toulouse, Marseille, Bordeaux et Nantes », selon un porte-parole. Les vols long-courrier et ceux de et vers Paris-Charles-de-Gaulle ne sont pas affectés.

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair avait appelé dimanche la Commission européenne « à prendre des mesures urgentes pour protéger les survols et la liberté de mouvement des citoyens de l’UE pendant la grève des contrôleurs aériens français » qui a lieu lundi. Au vu de la position géographique de la France, les multiples journées de grève des contrôleurs aériens français depuis le début de l’année ont obligé « les compagnies aériennes à annuler des milliers de survols de l’UE depuis l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et le Royaume-Uni, tandis que la France utilise en particulier des lois de service minimum pour protéger les vols français », avait affirmé Ryanair dans un communiqué.

« C’est injuste. La France (et tous les autres États de l’UE) devrait protéger les survols pendant les grèves des contrôleurs aériens comme c’est le cas en Espagne, en Italie et en Grèce, et annuler les vols vers/depuis l’état affecté », avait ajouté la compagnie low-cost irlandaise, première d’Europe en nombre de passagers transportés.

Ryanair avait déjà lancé un appel similaire à la Commission européenne en début d’année. La DGAC avait précisé dimanche à l’AFP qu’« à ce stade, le mouvement social n’est que pour la journée de lundi ». Le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), syndicat majoritaire du secteur, n’a pas appelé à la grève.

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Grèves à répétition

Une autre grève des contrôleurs aériens a eu lieu le vendredi 13 octobre durant laquelle la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) avait demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 40 % de leur programme de vols à Paris-Orly, deuxième aéroport français.

À l’origine de ce mouvement, les chefs de file des huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, FSU) ont décidé d’acter une journée « contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes ».

Ce préavis intervient un mois après que le premier syndicat de contrôleurs aériens, le SNCTA, s’est engagé à respecter une « trêve olympique », c’est-à-dire à ne pas faire grève d’ici à la fin des Jeux olympiques et paralympiques prévus en France pendant l’été 2024.

(Avec AFP)

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