vendredi, octobre 18

Immobilier : la reprise du marché de l’ancien percutée par l’instabilité politique

Les années à 1 million de transactions dans l’immobilier ancien sont bel et bien révolues. Selon la dernière note de conjoncture immobilière du Conseil supérieur du notariat (CSN), publiée ce vendredi, le volume des mutations devrait atterrir à 750.000 fin 2024. C’est 100.000 logements de moins qu’en 2023 et surtout une chute de 250.000 en comparaison avec le pic de 2020 à la sortie du confinement. « Un chiffre plutôt bas qu’on atteint rarement », commente, pour La Tribune, Edouard Grimond, porte-parole du CSN.

Malgré un frémissement début juin, alimenté par des annonces de baisse des taux d’intérêt, qui s’est traduit par un regain généralisé de dossiers dans les études, « tout a été arrêté dans son élan par la dissolution » du 9 juin, assure encore maître Grimond, notaire à Lille. En parallèle, la chute ininterrompue de la délivrance de permis de construire a provoqué un arrêt de la promotion et donc des mutations des logements anciens vers l’immobilier neuf.

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Des études en difficulté financière

Pour autant, « la baisse de volumes n’est pas ressentie de la même manière sur tout le territoire national »poursuit Edouard Grimond du Conseil supérieur du notariat. Le littoral reste un secteur toujours plus prisé que les autres, et ce en dépit de l’érosion, du recul du trait de côte et « malgré la communication du gouvernement sur le droit de préemption voire l’obligation de démolir ». Un phénomène qui se constate près de chez lui sur la Côte d’Opale comme sur la façade méditerranéenne.

Dans ces collectivités, il demeure néanmoins « beaucoup d’attentisme  » de la part des clients investisseurs qui attendent avant de s’engager sur l’achat de maisons secondaires. « Nombreux nous posent des questions ou anticipent les donations et les transmissions voire s’interrogent sur le fait de quitter la France », témoigne le Lillois maître Grimond. Et ce à la différence des primo-accédants et les ménages en quête d’une nouvelle résidence principale pour lesquels les projets demeurent.

Alors que Paris et les grandes villes sont impactées sur les prix comme sur les volumes, frappées par la crise du logement neuf, les zones périurbaines et rurales s’avèrent « fortement moins touchées », entraînant des conséquences sur l’activité et donc l’emploi. « Un certain nombre d’études connaît des difficultés financières » confirme le porte-parole des notaires, malgré l’absence de statistiques nationales.

César Armand

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