dimanche, septembre 8

JO 2024 : plainte pour favoritisme dans l’attribution de la création de la mascotte

La mascotte de Paris 2024, omniprésente dans la capitale à l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ce vendredi, a-t-elle fait l’objet de favoritisme ? C’est la question posée par le studio de création Mascotte Plus, qui a déposé plainte le 5 juin auprès du parquet national financier (PNF) pour favoritisme, corruption et trafic d’influence, notamment lors de l’attribution à une filiale d’Havas du contrat de création de la mascotte des JO.

L’agence Mascotte Plus accuse le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) de ne pas avoir respecté, entre 2018 et 2020, les règles des marchés publics afin de sélectionner l’agence de communication W Conran Design, une filiale d’Havas, pour la conception de la mascotte.

Selon la plainte, dévoilée par Mediapart, et dont l’AFP a eu connaissance, l’agence W Conran Design, a d’abord remporté, avec comme sous-traitant Mascotte Plus, un accord-cadre en 2018 pour l’identité des marques de Paris-2024. Mais le Cojop aurait cassé ce contrat, et lancé à l’automne 2020 un autre appel d’offres pour la mascotte, auquel a répondu Mascotte Plus, dirigé par Steve Knafou. Le Cojop n’aurait retenu aucun des finalistes et confié la conception de la mascotte à la filiale d’Havas, sans qu’elle ait soumissionné à l’appel d’offres.

La filiale d’Havas se défend

Sollicité par l’AFP, le cofondateur de W Conran Design, Gille Deléris, a souligné que l’entreprise avait « travaillé sur la mascotte à la suite » d’un autre appel d’offres, que « l’agence a remporté conformément au code de la commande publique ». Celui-ci avait pour objet « création et développement des identités visuelles des marques, labels et assets de Paris 2024 », clôturé en février 2020.

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Cité par Mediapart, le Cojop explique qu’« en parallèle du lancement de [la procédure à laquelle Mascotte Plus avait postulé, ndlr], une idée de mascotte a émergé au sein des services internes de Paris 2024, qui a été développée en coopération avec la société W&CIE dans le cadre de l’accord-cadre de 2020 ».

INTER

En avril dernier, le concepteur de l’emblème des JO, Sylvain Boyer, avait également déposé plainte, accusant le Cojop de favoritisme au profit de l’agence W Conran Design. L’agence « a répondu à des appels d’offres successifs encadrés par le code de la commande publique », a déclaré Gilles Deléris.

« Au regard du respect rigoureux de ses obligations », la société W « réaffirme que les allégations portées à son encontre par Messieurs Boyer et Knafou sont sans aucun fondement ».

Pour rappel, l’organisation des Jeux de Paris, voulus « exemplaires » par le président du comité d’organisation Tony Estanguet, fait l’objet de cinq enquêtes financières distinctes. Elles portent notamment sur la rémunération de ce dernier ou sur des soupçons de favoritisme lors de l’attribution des marchés. Parmi eux, ceux de la cérémonie d’ouverture, prévue ce vendredi sur la Seine à Paris, ou du relais de la flamme olympique.

Rappel de gourdes enfants « Paris 2024 »

Cette information intervient cinq jours après que les autorités ont lancé le rappel d’un modèle de gourdes pour enfants portant la mention « Paris 2024 » en raison d’un risque pour la santé dû à un dépassement des seuils de sécurité de Bisphénol A.

Cette mesure concerne des gourdes de marque Vilac, dont la « teneur en Bisphénol A (BPA) ne respecte pas la réglementation MCDA » (matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires), a indiqué ce vendredi le site gouvernemental Rappel Conso.

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Les gourdes de couleur blanche, avec des bouchons beiges, bleus ou rouges, arborant les anneaux olympiques, la mascotte des Jeux ou encore la flamme olympique, doivent être rapportées sur le lieu d’achat, selon les autorités. Ces gourdes ont été commercialisées de fin août 2023 au 3 juin 2024 dans la France entière, selon le site Rappel Conso.

Le Bisphénol A, interdit en France depuis 2015 alors qu’il était auparavant utilisé dans la fabrication de conserves et canettes, est un perturbateur endocrinien, d’après l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Le Bisphénol A est soupçonné d’être lié à de multiples troubles et maladies (cancer du sein, infertilité, etc.).

10.000 contrôles de la DGCCRF pendant les JO

La DGCCRF a prévu environ 10.000 contrôles dans le cadre des Jeux Olympiques (26 juillet – 11 août) et des Jeux Paralympiques (28 août – 8 septembre).

A date, plus de 2.600 établissements, distributeurs, importateurs, fabricants, sites de vente en ligne ont été contrôlés, a indiqué mardi dernier Marie Suderie, porte-parole de ce service du ministère de l’Economie français, lors d’un point-presse téléphonique.

Il est question de l’ensemble des produits que les consommateurs sont susceptibles d’acheter lors des JO, pas uniquement les produits dérivés de l’événement sportif. Deux établissements sur cinq présentaient des « anomalies », selon la terminologie du service : étiquetage incomplet ou non traduit par exemple. La DGCCRF estime qu’environ 900 avertissements et 200 demandes de mise en conformité vont être délivrés à l’issue de ces contrôles.

(Avec AFP)

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