Les patrons n’ont visiblement pas le moral cet été. Calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs marchands, l’indicateur synthétisant le climat des affaires s’est établi à 94 points, perdant 5 points par rapport à juin, et s’établissant « bien au-dessous » de sa moyenne de longue période (100), a détaillé l’Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.
Dans les services, l’indicateur a reculé nettement, de 101 à 95 points, les chefs d’entreprise interrogés se montrant plus pessimistes quant à la demande prévue. Il s’est replié également dans l’industrie (99 à 95 points), « en particulier à cause de la baisse du solde d’opinion sur les carnets de commandes étrangers », a expliqué l’Insee.
Des perspectives moins favorables
La baisse est marquée également dans le commerce de détail (99 à 94 points), les intentions de commande et les perspectives générales étant jugées moins favorablement. L’indicateur du commerce de gros, qui n’est publié que tous les deux mois par l’Insee, s’est établi à 92 points en juillet, contre 95 en mai.
Enfin, le recul est plus léger dans le bâtiment (100 à 99 points), mais l’indicateur passe sous sa moyenne de longue période. Concernant le climat de l’emploi, l’indicateur a également observé une nette dégradation, de 100 à 96 points.
« Cette détérioration résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services », a souligné l’Insee.
La productivité dégringole en France
Percutée par des crises brutales (pandémie, guerre en Ukraine, crise de l’énergie), la trajectoire du produit intérieur brut (PIB) de l’économie tricolore a brutalement chuté ces deux dernières décennies.
Au centre des préoccupations, la productivité a diminué, pour atteindre en 2023 un niveau inférieur de 3,5% par rapport à 2019, alors qu’elle accélérait entre 0,5% et 0,6% depuis 2010, selon une récente note de l’Insee. En prenant en compte la tendance pré-Covid, le déficit de productivité s’établit même à 5,5% points.
« Ce décrochage est inquiétant », déclare François Geerolf, professeur d’économie à Sciences-Po contacté par La Tribune. « Le gouvernement dit que son bilan est positif. L’emploi s’est certes amélioré mais la productivité s’est effondrée ».
(Avec AFP)
Lien source : Le climat économique pèse sur le moral des patrons et les investissements