mardi, septembre 24

Nouveau gouvernement, JO, Israël : ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron

Ce mardi soir, Emmanuel Macron a rompu son silence. L’objectif : préciser ses intentions après les législatives provoquées par sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale à l’issue des élections européennes.

Mais aussi de définir la « trêve olympique et politique » qu’il invoque, face à une gauche qui réclame de gouverner et a fini par se mettre d’accord sur une candidature surprise pour Matignon. Ce sera, en effet, Lucie Castets, une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics.

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Dissolution : « Le premier parti arrivé en tête à ces législatives c’est le RN »

Interrogé dès le début de cette interview par Thomas Sotto et Nathalie Iannetta sur sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale au soir des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron assume : « J’ai pris mes responsabilités en demandant aux Françaises et aux Français de choisir. Ce n’était pas un choix facile, estimant que les Français et Françaises ont pris leur responsabilité en allant voter massivement ».

Assumant que les extrêmes montent en France – comme partout en Europe, rappelle le Président – il salue néanmoins l’esprit des Français qui n’ont pas placé le RN aux responsabilités. Et d’assurer tirer plusieurs enseignements de ces élections.

D’une part du premier tour à l’issue duquel les Français ont placé le Rassemblement national en tête avec 11 millions de voix. « On doit l’entendre et le respecter », tranche-t-il. Et d’ajouter : « le premier parti arrivé en tête à ces législatives, c’est le RN ».

A ce sujet, Emmanuel Macron estime que « ce n’est pas une bonne chose » qu’aucun poste de vice-président à l’Assemblée nationale ne soit revenu au parti d’extrême droite. « Un député ou une députée élue a une légitimité, il n’y a pas de sous député à l’Assemblée nationale », insiste-t-il. Et de conclure : « Le premier parti à l’Assemblée nationale doit être représenté dans les instances ».

Au sujet des nombreux désistements lors du deuxième tour des législatives pour faire blocage au Rassemblement national, Emmanuel Macron estime que « les Français ont fait le choix de ne pas confier les responsabilités au Rassemblement national. Mais ce faisant, ils ont donné une responsabilité à toutes ces forces qui est de travailler ensemble ».

« Ce serait faux de dire que le NFP a une majorité quelle qu’elle soit »

Si Emmanuel Macron admet donc une défaite, il estime néanmoins que, de son côté, le Nouveau Front populaire (NFP) n’a, lui non plus, pas de majorité, rappelant que le communiste André Chassaigne a perdu face à Yaël Braun-Pivet pour la présidence de l’Assemblée nationale.

Quant à l’élection des membres du Bureau de l’Assemblée nationale et des présidents de commissions – ce qu’Emmanuel Macron appelle « le troisième tour » – il admet une défaite tout en affirmant que « personne n’a gagné ».

Interrogé sur le nom de Lucie Castets avancé par le NFP comme Première ministre, Emmanuel réplique, sans répondre : « la question est : “Quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée nationale pour qu’un gouvernement puisse faire avancer le pays?” ». « Aucun parti ou coalition ne peut appliquer son programme », martèle-t-il, soulignant que « la responsabilité des forces politiques est d’être à la hauteur du moment et des responsabilités que les Français et les Françaises ont donné à ces partis, de savoir faire des compromis,  ça n’est pas un gros mot », insiste-t-il, les invitant à « voter ensemble des textes, un budget et essayer d’avancer ».

« La responsabilité des groupes parlementaires c’est de savoir bâtir des compromis et de sortir des évidences, sinon ils auront trompé les Français et les Français. Je les enjoins à travailler ensemble », insiste-t-il.

Pas de nouveau gouvernement avant la mi-août

Interrogé sur la date de la nomination d’un Premier ministre, Emmanuel Macron ne répond pas précisément. Néanmoins, il ne devrait y avoir aucune nomination avant la mi-août. En effet, « le gouvernement est en charge des affaires courantes, les ministres seront en charge jusqu’à la mi-août. Nous ne sommes pas en situation de pouvoir changer les choses », déclare-t-il, définissant ainsi « la trêve évoquée », sans vouloir dire si elle se plongera lors des Jeux paralympiques. « Ma volonté est, dès qu’on le pourra, de constituer un gouvernement », promet-il.

« De manière évidente jusqu’à la mi-août, nous devons être concentrés sur les Jeux puis à partir de là, (…) nommer un Premier ministre ou une Première ministre et lui confier un gouvernement », conclut-il.

Interrogé sur la volonté de la France Insoumise d’abroger la réforme des retraites, selon la proposition de loi annoncée ce mardi et que le Rassemblement national a indiqué vouloir voter, Emmanuel Macron réplique : « On marche sur la tête. Chacun doit prendre ses responsabilités ».

« L’urgence du pays n’est pas de détruire ce qu’on vient de faire mais de bâtir et d’avancer », affirme-t-il, citant le rapport de l’OCDE qui place la France parmi les pays où la quantité de travail par habitant est la plus faible. « On n’a pas besoin de continuer à la réduire », selon Emmanuel Macron, résumant les attentes des Français à : « plus de sécurité, plus de simplicité et à mieux vivre de son travail ».

Quant à savoir s’il pourrait démissionner, Emmanuel Macron tranche : « je suis républicain, les Français m’ont confié un mandat, je l’assumerai dans sa plénitude ».

Présence d’une délégation israélienne aux Jeux : « C’est le CIO qui décide »

Interrogé sur l’interdiction de la délégation russe par le Comité international olympique (CIO) de participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques – et leurs médailles ne seront pas comptabilisées – quand la délégation israélienne est autorisée, Emmanuel Macron rappelle que c’est le Comité international olympique (CIO) qui décide, condamnant néanmoins « tous ceux qui font courir un risque à ces athlètes » en référence au député LFI Thomas Portes qui a dans le même temps condamné « tous ceux qui font courir un risque à ces athlètes » en référence au député LFI Thomas Portes qui a affirmé il y a peu que « les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus ».

Emmanuel Macron estime qu’« Israël a répondu à une attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Nous avons reconnu le droit d’Israël à se défendre », ajoutant néanmoins que « le pays mène des attaques que nous condamnons et la France a demandé un cessez- le-feu ».

Interrogé sur la possible présence du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, aux Jeux olympiques, Emmanuel Macron précise qu’il n’a pas confirmé mais sa présence mais qu’il serait « accueilli comme un Premier ministre et serait le bienvenu, avec nos désaccords et ils sont profonds. Mais avoir des désaccords pour essayer de trouver des solutions utiles, ça ne veut pas dire pour autant qu’on rompt toutes les relations ». « Je suis très attachée à une solution des deux Etats et à un cessez-le-feu », conclut-il.

Accessibilité des personnes en situation de handicap au JO : « J’aurais voulu qu’on fasse plus »

Quant aux Jeux Paralympiques, Emmanuel Macron assure que leur cérémonie d’ouverture, à la Concorde, sera, elle aussi, inédite. Et d’admettre que l’accessibilité des personnes en situation de handicap n’est pas suffisante : « j’aurais voulu qu’on fasse beaucoup plus », soulignant que compte tenu de son caractère historique, le réseau de transport en commun a « un problème d’accessibilité ».

« Le montant de l’investissement n’était pas possible jusque-là », regrette-t-il.

Emmanuel Macron se félicite néanmoins du caractère irréversible de certains investissements : « On a amélioré l’accessibilité : le RER E, la ligne 14, des systèmes de bus et de taxis accessibles qu’il faut qu’on garde ». « Je me suis engagé au conseil national du handicap à mettre en place un investissement qui doit continuer dans la durée », rappelle-t-il, disant vouloir « aider aussi les professionnels, comme les commerces, qui n’ont pas les moyens de faire les investissements pour améliorer l’accessibilité ».

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